Romain Rolland musicologue et écrivain de l'intime

Date limite d'inscription: 
Fri 15 Apr 2016

Appel à contribution

 

À l’occasion de la Commémoration nationale du 150e anniversaire
 de la naissance de Romain Rolland (1866-1944)

Romain Rolland musicologue et écrivain de l’intime

17 novembre 2016 – Paris, Bibliothèque nationale de France
18 novembre 2016 – Paris, Université Paris-Sorbonne
19 novembre 2016 – Vézelay, Cité de la Voix
 

Colloque international organisé par

 

l’Institut de recherche en Musicologie (IReMus – CNRS)
l’Association Romain Rolland
la Bibliothèque nationale de France
et l’Université Paris-Sorbonne

 
Président d’honneur : Bernard Duchatelet
 

 

La musique occupe une place centrale et fondamentale dans la vie et l’œuvre de Romain Rolland qui, par ses écrits comme par son enseignement de l’histoire de la musique, a fortement contribué à inscrire la musicologie dans le champ des sciences humaines, établissant notamment avec une grande clarté épistémologique sa relation à l’histoire et à la sociologie. Sa passion pour la musique, reçue et cultivée depuis l’enfance, et ses études en histoire à l’École Normale, auprès de Paul Guiraud, de Gabriel Monod et de Paul Vidal de La Blache, le conduisent à soutenir en 1895 l’une des premières thèses de musicologie en Sorbonne, avec celles de Jules Combarieu et de Maurice Emmanuel. Il est appelé à enseigner l’histoire de l’art dans les lycées de Paris dès 1893, puis à l’École Normale à partir de 1895 – cours qui se poursuit en Sorbonne à partir de 1904 sous l’intitulé d’histoire de la musique – et à l’École des Hautes Études Sociales à compter de 1902. Critique musical, il signe à partir de 1899 de nombreux comptes rendus de presse (dans La Revue de Paris, la Revue d’art dramatique…). Écrivain, la musique est présente au cœur de son œuvre. Il lui consacre plusieurs articles et ouvrages, tout au long de sa vie, de ses premiers textes sur Lorenzo Perosi ou Richard Strauss aux derniers volumes des Grandes Époques créatrices de Beethoven. Par ses diverses activités, il occupe un rôle central dans l’histoire de la musicologie en France, au moment où, autour de 1900, la discipline connaît un essor institutionnel sans précédent : présente dans l’enseignement général, au Conservatoire de musique, au Collège de France, à l’Université, à l’ENS, à l’EHES, à l’Institut catholique, elle s’organise également par la création de nouvelles revues (Romain Rolland participe à la fondation de la Revue musicale en 1901), et la tenue de congrès (il est le secrétaire général du premier congrès international de musique tenu à Paris en 1900).
Comment définir l’activité musicologique de Romain Rolland ? Quels apports représente-t-elle pour la musicologie de son temps et celle d’aujourd’hui ? Quelles méthodes met-elle en œuvre ? Comment se situe-t-elle au regard de la musicologie du XIXe siècle et de celle de son temps, en France comme à l’étranger ? Comment aborde-t-elle la question des musiques nationales, européennes et extra-européennes ? Quels rapports entretient-elle avec les autres disciplines : histoire, esthétique, sociologie, psychologie ? Quel rôle joue-t-elle dans la pensée sur l’art et l’action politique ? Nous proposons également, au travers d’inédits principalement, d’étudier comment cette facette scientifique, encore peu connue, est étroitement liée à la vocation artistique de l’écrivain, et l’éclaire en retour. Soucieuse de saisir la signification vivante de l’œuvre musicale, l’approche de Romain Rolland, résolument psychologique, unit en effet érudition et intuition créatrice. Aussi interrogerons nous plus largement les liens qu’entretient ce domaine de la pensée de Romain Rolland avec d’autres, mieux connus, relatifs à son œuvre littéraire, théâtrale, artistique ou philosophique, et comment ils se manifestent dans ses activités d’épistolier ou d’intellectuel engagé.

Une autre partie du colloque sera ainsi consacrée à l’écrivain de l’intime. En effet, tout au long de sa vie, Romain Rolland est revenu sur son autobiographie, la réécrivant au fil du temps pour la reconstruire en fonction de son évolution personnelle et intellectuelle lors de cette marche sur une « route en lacets qui monte », à la fois objet et sujet de l’œuvre. Dans cette écriture de soi, Journal et Correspondance constituent des lieux et des moments privilégiés. D’autres textes destinés à être publiés (Mémoires et fragments du Journal, Voyage intérieur), montrent comment s’effectue le passage de l’événement consigné dans un journal au souvenir rapporté dans les Mémoires, de la réminiscence de l’épisode vécu à la scène de l’œuvre de fiction. L’œuvre romanesque (Jean-Christophe) se construit ainsi « de destruction en réécriture et de réécriture en variations » (Agnès Franconnet). Enfin, des œuvres moins autobiographiques font état d’aveux proches de la confession, de l’examen de conscience public ou de bilans politiques personnels (L’Esprit libre, préfaces de recueils d’articles). Ces écrits publiés du vivant de l’auteur consignent les points de vue et les confidences du mémorialiste, du diariste et de l’épistolier et révèlent la part qui, dans l’argumentation politique ou l’intention didactique, relève également de l’écriture de l’intime.
Pour la proposition de thèmes, en fonction d’un classement par genres, nous pouvons distinguer : 1°) la correspondance – « [Les lettres] ne le distraient pas de lui-même. Elles l’aident à se mieux connaître » (J. Robichez). On peut envisager d’étudier la répétition et les variations dans la relation d’un même fait selon le destinataire ; les non-dits sur la vie privée ; les marques énonciatives de l’humeur désapprobatrice, de l’empathie, du double jeu... 2°) le Journal (ensemble de 15 000 pages) – L’étude peut porter sur la relation du sentiment et l’absence de l’évocation de la vie sentimentale ; sur les pages d’introspection, sur « l’écriture fiévreuse »  où la créativité est en rapport direct avec l’état de santé... 3°) les Mémoires – On peut s’interroger sur le Journal œuvre d’actualité comme source des Mémoires, l’art de l’esquive dans le faux aveu, la construction d’une image légendaire pour la postérité ...
Plus généralement on pourrait développer le thème selon lequel Romain Rolland est son propre autobiographe, par l’évocation de souvenirs précis, par le regard rétrospectif sur la vie passée, par la transposition dans l’œuvre.
 

Soumission
Les propositions d’environ 250 mots suivis d’une brève bio-bibliographie sont à envoyer pour le 15 avril 2016 à Hervé Audéon (herve.audeon@cnrs.fr) et à Roland Roudil (r-roudil@orange.fr), présidents du comité scientifique.
 
Calendrier
Les candidats retenus seront avisés en mai 2016.
 
Publication
Les actes du colloque donneront lieu à publication, prévue aux Éditions universitaires de Dijon en 2017.


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