Échanges Musicaux entre la France et la Grèce à l'aube du XXIe siècle, 1980-2010

ven 18 mai 2018 - sam 19 mai 2018
9h15-18h30
Responsable(s) extérieur(s) à l'équipe:
Andriana SOULELE
Lieu: 

Sorbonne Université, Salle des Actes, 17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris

Programme: 

Première Journée d’Études
Société hellénique de musicologie · Équipe de recherche RelMus/FG · IReMus
 
Échanges musicaux entre la France et la Grèce à l’aube du XXIe siècle, 1980-2010
 
Vendredi 18 mai 2018 – Salle des Actes – Sorbonne Université (17 rue de la Sorbonne, 75005 Paris)
 
  
Programme
 
9h15-9h30    Ouverture – Jean-Pierre Bartoli
 
Première session–Président : J.-P. Bartoli
La musique grecque en France
9h30-10h00   Christophe Corbier : Pour une étude de réception des musiques grecques dans la France des années 1980
10h00-10h30 Théodora Psychoyou : Qu’est-ce qu’un genre musical grec en France à l’aube du xxie siècle ? Le cas Ionatos
 
10h30- 10h45          Pause
 
Deuxième Session-Présidente : A. Soulele
2a Sur la musique électroacoustique de Iannis Xenakis
10h45-11h45   Keynote speaker – Pierre Couprie : Approches analytiques de l’œuvre électroacoustique de Iannis Xenakis : Taurhiphanie et le Voyage absolu des Unari vers Andromède
 
12h00-13h30           Pause déjeuner
 
2b L’UPIC et les apports de la culture hellénique
13h30-14h30  Keynote speaker – Cyril Delhaye : Composer en dessinant : l’Upic entre Paris et Athènes à l’aube des années 1990.
 
  
Troisième Session-Présidente : L. Ramou
Des compositeurs et des œuvres : échanges entre deux cultures
14h30-15h00 Varvara Gyra : Roland Dyens et ses échanges avec le monde musical hellénique. De Concertomaggio à Triaela
15h00-15h30 Theofilos Sotiriadis : Les œuvres pour saxophone de Georgia Spiropoulos
15h30-16h00  Nicolas Tzortzis : La notion de l’incompatibilité dans mes œuvres : rapports scéniques, électroacoustiques et audiovisuels
 
16h00- 16h15           Pause
 
Quatrième Session – Présidente : C. Auzolle
Sur les œuvres d’Alexandros Markeas
16h15-16h45    Lorenda Ramou : Rallye concerto pour piano et ensemble de dix musiciens (2010-2011) d’Alexandros Markeas
16h45-17h15    Andriana Soulele : Du monde actuel au mythe grec… l’usage de la voix dans les œuvres d’Alexandros Markeas
 
 
17h30-18h10 Concert de musique électroacoustique – œuvres primées dans des concours de composition en France
 
Apostolos Loufopoulos : Night Pulses (2003)
Kostas Mantzoros : Nocturne (1989)
Kostas Stratoudakis : Ultimate Effort (1986)

 


 
Résumés
Pour une étude de réception des musiques grecques dans la France des années 1980
Christophe Corbier (CNRS – IReMus)
Nous proposons d’étudier les différents modes de présentation des musiques grecques dans la France des années 1980 en prenant en compte les agents (compositeurs, interprètes, écrivains, musicologues) et les supports (guides touristiques, revues, livres, concerts, émissions télévisées, enregistrements sonores) qui ont contribué à faire connaître les œuvres musicales grecques et à forger, à partir de quelques stéréotypes, une « identité » perceptible pour un public français. L’objet de cette communication sera donc d’observer les modes de réception des musiques grecques dans la décennie courant de l’entrée de la Grèce dans la CEE jusqu’au documentaire réalisé par Chris Marker, L’Héritage de la chouette (1989), et d’observer la multiplicité des discours et des représentations concernant les musiques grecques à travers des media multiformes.
 
Qu’est-ce qu’un genre musical grec en France à l’aube du XXIe siècle ? Le cas Ionatos
Theodora Psychoyou (Université Paris Sorbonne, IReMus)
Depuis plus de quarante ans, Angélique Ionatos développe un style très personnel qui se déploie sur des genres musicaux qui résistent aux catégories habituelles de répertoire. Auteur, compositrice et interprète, chanteuse et guitariste autodidacte, Ionatos s’est vite tournée, après ses premiers pas dans la chanson française, vers la mise en musique de poésie en grec. Quasi inconnue en Grèce, elle a pourtant, pendant un temps, pratiquement monopolisé le domaine « chanson grecque » en France.
La présente communication discutera de la spécificité du style musical d’Ionatos, qui n’appartient ni vraiment à la variété, ni aux catégories de « musiques du monde ». Artiste en résidence au théâtre de Sartrouville pendant plusieurs années, Ionatos a eu l’occasion d’entreprendre et réaliser divers projets d’envergure. Lorsqu’elle compose des cycles comme Marie des brumes ou Paroles de juillet d’Odysseus Elytis on est davantage dans des cantates profanes, et à mille lieues de la chanson populaire ou de variété. Marie des brumes, sous-titrée « cantate d’après le poème scénique d’Odysseus Elytis » fut créée en 1984 par elle et Spyros Sakkas, tandis qu’un autre collaborateur grec, Alexandre Myrat, contribue aux arrangements et dirige l’ensemble : en soi de telles collaborations suggèrent un décloisonnement des territoires musicaux.
Du coup, où classer Angélique Ionatos ? Quelle part tient son identité grecque dans la spécificité de son œuvre ? Notre réflexion articulera sa trajectoire musicale et institutionnelle en France avec les genres musicaux qu’elle a forgés. L’analyse qui vise à révéler les éléments saillants de son langage, notamment ses développements rythmiques, est éclairée par divers entretiens avec Angélique Ionatos et des personnes qui ont collaboré aux arrangements et orchestrations.
 
Approches analytiques de l’œuvre électroacoustique de Iannis Xenakis : Taurhiphanie et le Voyage absolu des Unari vers Andromède
Pierre Couprie (Université Paris Sorbonne, IReMus)
De Diamorphoses en 1957 à S.709 en 1994, la musique sur support occupe une place assez réduite dans la production de Iannis Xenakis. Toutefois, chacune des œuvres a marqué l’histoire de la musique électroacoustique en renouvelant profondément le rapport au son et à la technologie. Des œuvres sur bande comme Concret PH ou Bohor aux œuvres composées sur l’UPIC comme celles que je me propose d’étudier, en passant par celles générées selon des techniques stochastiques comme Gendy3, Iannis Xenakis a opté pour des approches radicalement différentes de ses contemporains.
Taurhiphanie et le Voyage absolu des Unari vers Andromède ont été composées à la fin des années 1980. Les deux projets sont radicalement différents : une performance en direct dans les arènes d’Arles pour la première et une diffusion à l’occasion d’une exposition de cerfs-volants à Osaka pour la seconde. Elles ont été très peu étudiées et les sources disponibles sont incomplètes. Chacune d’elle a été composée sur l’outil UPIC, développé par Xenakis et permettant de dessiner l’œuvre, de ses différentes parties aux formes d’onde qui déterminent le timbre du son. Cette approche graphique fait écho aux travaux que je réalise depuis la fin des années 1990 sur l’analyse et la représentation des musiques électroacoustiques. Je me propose donc d’appliquer à ces deux œuvres les techniques audionumériques d’analyse et de représentation du son ainsi que les techniques de visualisation de données adaptées à l’analyse musicale.
 
Composer en dessinant : l’Upic entre Paris et Athènes à l’aube des années 1990.
Cyrille Delhaye (GRHis, Université de Rouen, CIX)
Iannis Xenakis a très tôt l’intuition d’une machine d’aide à la composition musicale par le dessin. Un prototype voit le jour dès 1977 à Paris : elle est nommée Upic. Dans le même temps, il fonde à Athènes en 1979 un centre de recherche en musique électroacoustique (le Ksyme) en collaboration avec John G.Papaioannou et Stephanos Vassileiadis. En 1985 à Paris, Iannis Xenakis créé les Ateliers UPIC, tandis qu’à Athènes le Ksyme se porte acquéreur d’une Upic dès 1986. Depuis cette période, plus d’une centaine de compositeurs ont composé pour cet instrument, alors qu’une version actualisée pour tablette et smartphone voit le jour en 2018 : UPISketch.
Après avoir esquissé la genèse de ces deux institutions destinées à promouvoir l’Upic, les apports de la culture hellénique dans certaines pièces pour Upic seront évoqués. Enfin, nous montrerons en quoi le projet (initié en 2014) d’un entrepôt commun d’archives numérisées entre le CIX et le Ksyme a permis d’isoler le parcours d’Ivan Patachich : compositeur hongrois qui s’est rendu dans les deux centres et qui a composé des œuvres en tuilage sur les Upic d’Athènes et de Paris.

Roland Dyens et ses échanges avec le monde musical hellénique. De Concertomaggio à Triaela
Varvara Gyra (Musicienne et musicologue indépendante)
Compositeur, interprète et pédagogue, Roland Dyens est devenu une figure mythique du monde de la guitare au niveau international. Né en 1955, ce musicien prolifique et cosmopolite a eu comme point de départ sa France d’origine et s’est laissé inspirer par l’héritage de la musique occidentale et des musiques du monde allant jusqu’à créer un langage musical très personnel qui a marqué l’histoire de la musique. Son décès en octobre 2016 a mis fin à cette trajectoire qu’il est maintenant le temps d’étudier. Ses voyages l’ont amené à se produire aux quatre coins du monde et c’est dans les années 2000 qu’il a connu la Grèce, où il a régulièrement assuré des masterclasses et s’est produit en récital.
Dans notre communication nous nous intéressons aux multiples aspects de ses échanges avec le monde musical hellénique. Nous étudions notamment le rôle du compositeur qu’il était et son influence sur le langage musical des compositeurs grecs qui ont écrit pour la guitare. Nous nous focalisons sur la manière dont ils ont été sensibles aux éléments techniques nouveaux qu’il a introduits dans le répertoire de la guitare tout en repoussant ses limites. Nous nous intéressons également à son approche unique de l’interprétation musicale qui a conduit des guitaristes grecs à travailler avec lui. Ses œuvres composées à partir d’éléments linguistiques helléniques attirent toute notre attention et ses collaborations avec des musiciens grecs (Elena Papandreou, l’Orchestre Camerata, l’Orchestre des Couleurs, l’Orchestre de Patras) sont étudiées dans le cadre des échanges musicaux franco-helléniques.
 
Les œuvres pour saxophone de Georgia Spiropoulos
Theofilos Sotiriadis (Conservatoire d’Etat de Thessalonique)
 Georgia Spiropoulos (Athènes 1965) compose des œuvres acoustiques (instrumentales et vocales), électroacoustiques et mixtes. Elle crée aussi des installations sonores et visuelles et conçoit sa musique dans les espaces intermédiaires entre musique notée et culture orale, entre tradition et nouveauté. Les archétypes musicaux et sonores, le voisinage des formes hétéroclites et les transformations du phénomène musical caractérisent son travail. Le son musical – instrumental, électronique ou naturel – est traité comme un matériau plastique, grâce à ses recherches sur l’utilisation des techniques nouvelles, ainsi que les influences de la musique du XX ͤ siècle, des traditions orales, de l’avant rock, de l’improvisation libre, de la performance art, ou encore les turntablists.
Le saxophone tient une place à part dans l’œuvre de Georgia Spiropoulos. La flexibilité du son de l’instrument et sa capacité de s’apparenter à la voix humaine, d’imiter des sons de percussion et de colorer le texte musical avec une palette extrêmement étendue des techniques non traditionnelles, sont des caractéristiques que la compositrice met en valeur dans ses œuvres :  Εnsemble 2.11 (2000), SAKSTI (2001), Praxis pour 4 sx (2003-2004), Bouches (2008), Pnoes (2011) et Interjections (2018). Il s’agit d’un corpus qui a été conçu – souvent même crée – en France et surtout à Paris, où la compositrice a effectué ses études et réside depuis 1996.
 
La notion de l’incompatibilité dans les œuvres de Nicolas Tzortzis : rapports scéniques, électroacoustiques et audiovisuels
Intervention du compositeur Nicolas Tzortzis (Il Suono Academy, Città di Castello)
Arrivé en France en 2002, Nicolas Tzortzis rencontre Georges Aperghis la même année et devient officiellement son élève dans la classe de composition de théâtre musical à la HEA de Berne, tout en travaillant aux côtés de Philippe Leroux la musique instrumentale et électronique. Dès lors, la notion de l’incompatibilité est omniprésente dans son œuvre et s’exprime surtout dans des pièces qui incorporent des principes théâtraux, de l’électronique et de la vidéo. Inspiré par la lecture de Cornelius Castoriadis et de Panajotis Kondylis, ainsi que par les surréalistes des années 1920, il développe une écriture polyphonique par excellence, où des éléments hétéroclites se développent de manière autonome, tout en cherchant à coexister avec leur entourage. L’aboutissement de cette logique est la trilogie Man Ray, composée de trois œuvres pour quintette et projection vidéo de films muets que le photographe et cinéaste avait tourné entre 1926 et 1929. Dans L’étoile de mer, Emak Bakia et Les mystères du château du Dé, la relation entre le film et sa musique accompagnatrice se voit évoluer progressivement, allant d’un rapport à la limite du mickey-mousing à une indépendance presque totale, qui intègre également des actions scéniques complètement individuelles. L’appropriation consciente de techniques surréalistes a fait avancer le langage de Tzortzis et son rapport à l’écriture et la forme, en poussant encore plus loin la notion d’incompatibilité.
 
Rallye concerto pour piano et ensemble de dix musiciens (2010-2011) d’Alexandros Markeas
Lorenda Ramou (RelMus/FG, Centre Culturel Onassis Athènes)
Alexandros Markeas est un compositeur prolifique, dont l’œuvre englobe une multitude des genres, de la musique instrumentale pour divers ensembles aux spectacles,  pièces multimédia et pièce pédagogiques. Parallèlement, il garde un contact intense et ininterrompu avec son instrument, le piano, en tant qu’improvisateur et professeur d’improvisation générative au CNSMP.  Le Rallye Concerto pour piano et ensemble de dix musiciens (2010-2011), est un panorama de son univers pianistique et de ses souvenirs, associés à différents types de piano. Quatre instruments partagent la scène, un piano d’étude, un piano de concert, un piano préparé et un piano mécanique (midi).  Markeas se remémore des heures passés sur les pianos d’étude de sa jeunesse, des concerts auxquels il a assisté, et rend des « hommages discrets aux recherches sonores de Cage, Ligeti et Nancarrow». Il voit le soliste comme « un personnage de théâtre, héroïque et solitaire », qui voyage dans le son et le temps, en déambulant d’un instrument à l’autre.
Le Rallye Concerto est une œuvre unique par son emploi de la sonorité du piano et reflète l’expérience, le parcours et l’humour de son auteur dans sa relation avec son instrument. La communication, outre une analyse de l’œuvre, placera le concerto dans le contexte de la création des concertos pour piano depuis les années 2000 en France et en Grèce, afin de mieux saisir sa particularité dans le répertoire du genre dans  les deux pays.

Du monde actuel au mythe grec… l’usage de la voix dans les œuvres d’Alexandros Markeas
Andriana Soulele (RelMus/FG, CRIHAM)
Compositeur et pianiste grec vivant à Paris depuis plus de trente ans, Alexandros Markeas écrit nombreuses pièces instrumentales, vocales et électroacoustiques, en gardant toujours un vif intérêt pour différents domaines d’expression artistique, pour le théâtre musical, la musique pour l’image, l’improvisation, ainsi que pour les musiques traditionnelles de diverses cultures (notamment la musique grecque). Un nombre considérable de ses œuvres illustre la féconde relation culturelle entre la France et la Grèce, deux pays méditerranéens, dont les échanges musicaux n’ont jamais cessé d’évoluer. Sensible aux événements qui tourmentent à nos jours la communauté internationale, Markeas se pose des questions cruciales et invite son public à y réfléchir.
Dans des œuvres telles que Medea Cinderella (2010), Dionysos, le vin, le sang (2010), ou encore Trois fragments de Bacchantes (2009), le monde actuel dialogue naturellement avec les mythes grecs à travers un savoir-faire d’écriture que Markeas a acquiert en France. Dans la première pièce, la dualité des mythes de Médée et de Cendrillon met en évidence le passage de la période matriarcale au patriarcat ; dans la deuxième, les oppositions  de la vie humaine sont exprimées grâce aux divers visages de Dionysos, tandis que dans la troisième l’altérité et la folie trouvent un écho dans les mystères d’évocation de Bacchus. Le dénominateur commun n’est d’autre que la voix. Exploitant les multiples ressources de la voix humaine, Markeas explore le timbre vocal et ses transformations dans ces œuvres, afin d’interpréter et de s’interroger sur le présent via le passé, en liant ainsi les concepts antiques avec les préoccupations du monde contemporain.
 


Notices Biographiques
Christophe Corbier est chargé de recherche au CNRS à l’Institut de recherche en musicologie (IReMus UMR 8223). Il est l’auteur de trois livres sur Maurice Emmanuel. Son travail porte principalement sur la question des rapports entre musique grecque, musicologie et philosophie, depuis Rousseau jusqu’au xxe siècle. Il prépare une édition des fragments de Nietzsche sur la rythmique grecque et l’édition du Voyage musical au pays du passé de Romain Rolland, ainsi qu’un ouvrage sur Barthes, la Grèce et la musique.

Theodora Psychoyou est maîtresse de conférences à l’UFR de musique et musicologie de Sorbonne Université, directrice adjointe et responsable du Master de cette UFR, et membre de l’Institut de recherche en musicologie (IReMus UMR 8223). Formée à Athènes, à Tours et à Paris, docteure de l’université François-Rabelais de Tours, elle a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis (2005-2007), membre de l’équipe du RISM (manuscrits musicaux anciens) à la Bibliothèque nationale de France (1997-2005) et chercheuse associée au Centre de musique baroque de Versailles. Ses travaux portent sur l’histoire et les mécanismes du discours sur la musique aux XVIIe et début du XVIIIe siècles et sur la musique religieuse au XVIIe siècle, notamment celle de Marc-Antoine Charpentier. Ses projets actuels concernent les fortunes et les fonctions de l’héritage antique dans la pensée musicale à l’époque moderne, la querelle des Anciens et de Modernes en musique et ses ramifications, et le rapport entre musique et science au xviie siècle. Elle co-anime depuis 2012, avec Christophe Corbier, un séminaire consacré à la réception de la Grèce dans la culture occidentale à travers notamment la musique : Hellénisme : philologie, histoire, esthétique.

Pierre Couprie, en tant que chercheur à l’Institut de recherche en musicologie, mène des recherches sur la représentation et l’analyse de la musique électroacoustique ainsi que sur le développement d’outils interactifs pour l’analyse (iAnalyse et EAnalysis) et la performance musicale. Il est maître de conférences HDR et enseigne la pédagogie et les technologies numériques pour la recherche à Sorbonne Université. Il collabore depuis 2004 avec le Music, Technology and Innovation Research Centre (MTIRC) de l’université De Monfort (Angleterre) sur des projets de référencement et d’analyse de la musique électroacoustique. En 2015, il obtient le Prix Qwartz Max Mathews de l’innovation technologique pour ses logiciels d’aide à l’analyse musicale. Il est aussi improvisateur électroacousticien au sein du collectif Les Phonogénistes et de l’Orchestre National Electroacoustique (ONE).

Cyrille Delhaye est musicologue associé au GRHis (Groupe de Recherche Histoire) de l’université de Rouen. Ses travaux portent essentiellement sur la musique électroacoustique et plus particulièrement sur celle de Pierre Henry et Pierre Schaeffer (thèse soutenue en 2010). Depuis 2011, il est coordonnateur scientifique des actions liées à la valorisation des archives du Centre Iannis Xenakis (CIX) : ces travaux permettent depuis mars 2018 de consulter les archives numérisées du CIX via Isidore, tout en garantissant la pérennité des données en les stockant sur les serveurs de la TGIR Huma Num. Ces recherches avec le CIX ont également inspiré une réflexion commune sur l’Upic : Rodolphe Bourotte and Cyrille Delhaye, “Learn to Think for Yourself: Impelled by UPIC to Open New Ways of Composing”, Organised Sound, 18.02 (2013), p. 134-145.

Varvara Gyra est née en Grèce et vit à Paris depuis 1998. Elle a étudié la guitare à Paris avec Roland Dyens et Francis Kleynjans, elle est diplômée de l’École Normale de Musique de Paris et a obtenu les bourses de l’Académie d’Athènes et de la Fondation A. S. Onassis. Elle a enregistré trois CDs, a gagné quatre prix internationaux et s’est produite dans plusieurs pays. Elle est Docteur en Musique de l’Université de Paris VIII et sa thèse porte sur l’œuvre du compositeur grec du xxe siècle Jani Christou. Site Internet: www.varvaragyra.com

Theofilos Sotiriadis a effectué des études de Psychologie à l’Université Aristote de Thessalonique et des études de saxophone au Conservatoire National de Thessalonique, le Conservatoire de Créteil et la Bowling Green State University aux USA, où il a obtenu le titre de Master. Le développement et la promotion du répertoire grec pour l’instrument occupent une place centrale dans ses activités : enregistrements, participation à des festivals internationaux, recherche musicologique (en tant que doctorant du département de Musique de l’Université de Macédoine à Thessalonique). Plusieurs compositeurs grecs de renom lui ont dédié leurs œuvres ; plus de trente créations, trois CD personnels et sept autres participations discographiques témoignent de ces collaborations. Il a été distingué en tant que « Rico Artist ». Il enseigne au Conservatoire d’État à Thessalonique et le Conservatoire Municipal de Thermi. Pour plus d’informations : http://www.sotiriades.com

Nicolas Tzortzis est né en mai 1978 à Athènes et vit à Paris depuis 2002. Il fait des études de composition instrumentale et électronique avec Philippe Leroux au CRD de Blanc-Mesnil et à l’Université de Montréal (PhD, avril 2013), de composition de théâtre musical avec Georges Aperghis, à la Haute École des Arts de Berne et de composition assistée par ordinateur à l’université de Paris 8, sous la direction de José Manuel Lopez Lopez, Horacio Vaggione et Anne Sedès. L’année 2009-2010 il fait le Cursus 1 de l’IRCAM et il est ensuite sélectionné pour le Cursus 2 où il présente « Incompatible(s) V », pour silent piano et électronique.
Il a assisté à des stages de composition avec Karlheinz Stockhausen, Brian Ferneyhough, Beat Furrer et François Paris. En 2010, il était sélectionné pour le 6e Forum de l’ensemble Aleph. En 2013, choisi par Peter Eötvös, il a été compositeur en résidence au Herrenhaus Edenkoben en Allemagne, et il a ensuite effectué une résidence à la Villa Ruffieux à Sierre. En décembre 2014, grâce à une bourse de la Fondation Fulbright, il part en résidence au CNMAT de l’université de Berkeley pendant six mois, où il écrit une nouvelle pièce pour le 30eme anniversaire de l’ensemble Earplay. Parmi ses projets récents figurent une installation audiovisuelle à Hanovre en collaboration avec l’artiste allemand Sascha Hahn, un concerto pour piano et orchestre pour l’Orchestre National de Salonique, ainsi qu’une grande pièce de théâtre musical pour contrebasse seul, commande du festival « Musiques Démesurées » et du ministère de la Culture. En 2017 et en 2018 il enseigne à l’académie d’été Il Suono Academy à la Città di Castello en Italie, invité de l’ensemble Suono Giallo.

Lorenda Ramou, pianiste et musicologue, s’est produite à des festivals et tournées de concerts dans plusieurs pays européens, les USA, le Chili et le Maroc, en montrant une prédilection pour le répertoire contemporain et le dialogue avec d’autres arts. Elle a reçu les conseils de Maurice Ohana, George Crumb, Mauricio Kagel et Frederick Rzewski et a collaboré avec Pascal Quignard pour une série de récits-récitals. Elle mène un travail approfondi sur le répertoire pianistique grec avec des créations, publications, participations à des colloques, organisation des concerts et enregistrements. Ses CD chez BIS, NAXOS et ECM avec des œuvres de Nikos Skalkottas, Dimitris Dragatakis et Konstantia Gourzi ont été très appréciés par la critique internationale. Chargée de projet au Centre Culturel Onassis (Athènes) pour la programmation de la musique contemporaine, elle enseigne aussi le séminaire annuel « Le piano au xxe et xxie siècle » au Conservatoire d’Athènes. Elle a étudié au CRR de Boulogne-Billancourt, le CNSMDP, la City University (Londres) et le New England Conservatory (Boston), avant d’obtenir son doctorat summa cum laude par le CNSMDP et l’Université Paris-Sorbonne. Elle a complété sa formation avec des stages auprès de Pierre Boulez, Pierre-Laurent Aimard, Claude Helffer et Jean-Claude Pennetier.

Andriana Soulele est chercheuse, musicologue et professeure certifiée du second degré. Après avoir obtenu sa Licence en Musicologie à l’Université d’Athènes (2003), elle poursuit ses études à la Sorbonne Université de Paris. En 2004, elle obtient son DEA en Histoire de musique et Musicologie et en juillet 2009, elle soutient sa thèse de doctorat sur La musique de scène de représentations des tragédies grecques en France et en Grèce de 1945 à 1975 (mention très honorable avec les félicitations du jury) sous la direction de Jean-Pierre Bartoli. Qualifiée comme Maître de Conférences, elle participe régulièrement à des colloques musicologiques et publie des articles scientifiques dans divers périodiques et ouvrages collectifs. Ses recherches portent notamment sur l’esthétique de la musique des œuvres scéniques grecques et françaises au xxe et xxie siècles, inspirées par l’Antiquité. En tant que chercheure associée à l’Université de Poitiers (CRIHAM), elle participe depuis 2009 au projet de recherche OPEFRA sur l’opéra français au xxe siècle dirigé par Cécile Auzolle. En 2012, elle collabore avec Sylvie Douche pour l’édition musicale d’Amphitryon de Maurice Emmanuel. En tant que membre de la Société Musicologique Hellénique, elle crée en 2015 l’équipe de recherche RelMus/FG sur les relations musicales entre la France et la Grèce au xxe et xxie siècles, dont elle assure la coordination.
 
 


 
Comité d’honneur
Danièle Pistone · Professeure émérite, Sorbonne Université - IReMus
Jean-Pierre Bartoli · Sorbonne Université – IReMus
Katy Romanou · Université Européenne de Chypre
Cécile Auzolle · Université de Poitiers- CRIHAM, IReMus
 
Comité scientifique
Andriana Soulele · RelMus/FG, Université de Poitiers- CRIHAM
Lorenda Ramou · RelMus/FG, Centre Culturel Onassis Athènes
Anne-Sylvie Barthel-Calvet · Université de Lorraine-CRULH, Labex GREAM-Strasbourg, IRCAM équipe APM, RelMus/FG
Sylvie Douche · Sorbonne Université – IReMus
Christophe Corbier · CNRS – IReMus
 
Comité d’organisation
Andriana Soulele · RelMus/FG, Université de Poitiers- CRIHAM
Lorenda Ramou · RelMus/FG, Centre Culturel Onassis Athènes
Anne-Sylvie Barthel-Calvet · Université de Lorraine-CRULH, Labex GREAM-Strasbourg, IRCAM équipe APM, RelMus/FG
Théodora Psychoyou · Sorbonne Université – IReMus
Haris Xanthoudakis · Professeur émérite - Université Ionienne, Centre de recherche et de documentation du Conservatoire d’Athènes
 
 

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Maison de la recherche
Salle 312 et 313
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Tél : +33 1 53 10 57 00

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