Les échanges artistiques entre la France et la Russie aux 19e et 20e siècles : le théâtre musical

jeu 9 mar 2017
M17h30-19h30 (le séminaire de deux heures sera suivi par un pot convivial).
Marie-Christine Autant-Mathieu (CNRS)
Responsable:
Responsable(s) extérieur(s) à l'équipe:
Marie-Christine Autant-Mathieu (Dr de recherche, Eur'Orbem-UMR 8224) Pascale Melani (Prof. Université de Bordeaux-Montaigne)
Lieu: 

Paris, Maison de la Recherche, 28 rue Serpente (quartier Odéon), salle D 040.

Programme: 

Pascale Melani (prof. Université Bordeaux-Montaigne): « Le jeune Fédor Chaliapine, sa formation dans le cercle de Savva Mamontov  à Moscou"
Sylvie Mamy (Dr de recherche, IreMus) : "Fédor Chaliapine en exil :  le Don Quichotte de Jules Massenet (Monte-Carlo 1910) et le Don Quichotte de G. W. Pabst (musique de Jacques Ibert) (1933) : de la scène à l’écran ».

Présentation de Pascale Melani
Fëdor Šaljapin (1873-1938) fut un artiste d’opéra hors du commun, qui a exercé une influence énorme sur le devenir de l’art lyrique et du spectacle d’opéra. Son art a constitué un modèle pour certains acteurs dramatiques, comme Nikolaj Čerkasov, l’Ivan le Terrible d’Ejzenštejn, et de nombreuses similitudes ont été repérées entre la méthode d’interprétation du chanteur et la « méthode » stanislavskienne.
La presse a souvent décrit Šaljapin comme une « nature » puissante, un artiste instinctif, créant de façon quasiment spontanée. C’est faire peu de cas de l’énorme travail de réflexion et de maturation opéré par le chanteur dans la phase d’élaboration de ses rôles.  
Au début de sa carrière, Šaljapin a été assisté par quelques artistes et pédagogues remarquables, qui l’ont aidé à mettre au point sa propre méthode d’interprétation.
L’exposé insistera sur le passage du chanteur à l’Opéra privé de Moscou (1896-1899) et sur les moyens employés par  le directeur, Savva Mamontov, les peintres de la troupe et Sergej Raxmaninov pour aider Šaljapin à comprendre les personnages qu’il interprétait et à élaborer les modalités expressives de leur incarnation. Cette étape conforta le chanteur dans son opinion que l’art lyrique ne relève pas uniquement de la technique vocale et que ses objectifs recoupent ceux de l’art dramatique, amorçant une véritable révolution dans l’interprétation de l’opéra.
  

Présentation de Sylvie Mamy

Fëdor Šaljapin (en France : Fédor Chaliapine) se produisit pour la première fois à l’Opéra de Paris, en mai 1908, dans le Boris Godounov de Moussorgski, premier opéra russe représenté en France, sous la direction de Serge Diaghilev. En mai 1909, il participait  à la 4ème Saison Russe de Diaghilev, au théâtre du Châtelet, dans Ivan le Terrible (la Pskovitaine) de Rimsky-Korsakov. L’année suivante, à la suite d’un litige survenu entre Diaghilev et Gabriel Astruc, Chaliapine refusa de participer à la Saison Russe. En revanche, Jules Massenet écrivit pour lui le rôle de Don Quichotte, inspiré de Cervantès, sur un livret de Paul Morand. L’opéra fut créé à Monte-Carlo en février 1910. Le Don Quichotte de Massenet est le seul rôle véritablement composé sur mesure pour le grand chanteur. De nombreuses années plus tard, le succès remporté par cet opéra donna au cinéaste Georg Wilhelm Pabst l’idée d’en faire un film et de confier le rôle-titre à Chaliapine. En 1932, après l’exil à Paris, Chaliapine tournait dans le film de Pabst, avec les musiques de Jacques Ibert, film qui fut présenté au public parisien en avril 1933.
Je présenterai les deux Don Quichotte, de Massenet et de Pabst, en me demandant comment, hors du contexte russe et de la troupe de Diaghilev qui l’avait amené à Paris, Fédor Chaliapine a pu conserver son style si personnel dans un environnement (musique, décors, livret, langue, partenaires…) totalement francophone. Dans quelle mesure, un artiste voué à la scène d’opéra, où il était alors internationalement considéré comme « le » maître, a-t-il pu se soumettre aux exigences du cinéma parlant, ainsi qu'à l’autorité d’un cinéaste aussi affirmé que l’était Georg Wilhelm Pabst ?

NB. Du temps sera ménagé pour la discussion et échanges d'idées. 

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