Les échanges artistiques franco-russes à l’épreuve de la Révolution de 1917

mar 28 nov 2017
9h-16h30
Responsable:
Responsable(s) extérieur(s) à l'équipe:
Pour CLARE : Pascale Melani, Professeur à l'Université Bordeaux Montaigne, EA CLARE, responsable du réseau MLADA (Musique Littérature, Danse et Arts associés) à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine Pour IreMus : Sylvie Mamy
Lieu: 

 
Bordeaux : Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine (Salle Jean Borde)
Esplanade des Antilles, 33607 PESSAC Cedex
 

Programme: 

 
Responsables :
Pour CLARE : Pascale Melani, Professeur à l'Université Bordeaux Montaigne, EA CLARE, responsable du réseau MLADA (Musique Littérature, Danse et Arts associés) à la Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine
Pour l’IreMus : Sylvie Mamy, directrice de recherche, CNRS
 
Horaires
9h-9h15Accueil des participants MSHA (Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine)
Salle Jean Borde
 
9h15-10h15Sylvie Mamy (CNRS, IreMus)
10h30-11h30Natalia Nusinova (, Moscou)
11h30-12hDiscussion
12h-13h15Pause déjeuner 
13h15-14h15Nino Barkalaya MDA MUS 208
14h30-15h30Emmanuelle Delattre (docteur en histoire, université Lille 3) MSHA
Salle Jean Borde
15h30-16hDiscussion
 

 
Sylvie Mamy
 
Fiodor Chaliapine et le choix de l’exil, d’après ses écrits autobiographiques
 
Le grand chanteur russe Fiodor Chaliapine décida de quitter la Russie avec sa famille au début de l’été 1922. Après deux années d’errance entre les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne, il s’installa finalement à Paris, en 1924. L’exil d’une personnalité aussi connue dans le monde entier fut vivement critiqué, en France comme en Russie. S’il était considéré par le gouvernement français comme un « bolchévik », ami de dangereux révolutionnaires, individu suspect et contrôlé par la police, il se trouvait en même temps accusé de soutenir les Russes Blancs et les contre révolutionnaires ; ce qui lui fit perdre, en Russie, son titre d’ « Artiste du Peuple » et l’amitié de plusieurs personnalités éminentes de la vie culturelle soviétique. En 1932, à l’occasion de l’anniversaire de ses quarante années de vie sur scène, Chaliapine rédigea un livre de mémoires, désirant d’abord parler de son art, des personnages qu’il incarna sur les scènes d’opéra du monde entier (cette première partie est en effet intitulée « Le masque et l’âme »). Toutefois, en seconde partie, Chaliapine ne put contenir son besoin d’expliquer son exil : parler de son enthousiasme passé et déçu pour une société plus juste (lors des premiers soulèvements, en 1905), puis de raconter la situation tragique dans laquelle se trouva la Russie, lors de la première guerre mondiale, la pauvreté, la famine,  la montée du bolchévisme, les violences abominables, les séquestres dont il était l’objet dans sa propre maison, les humiliations subies au théâtre et, pis encore, le manque de considération pour l’art, tel qu’il l’aimait.
Ecrites à la cinquantaine, six ans avant sa mort, ces lignes publiées à Paris sous le titre « Ma Vie », jamais éditées en Russie, sont imprégnées d’une profonde nostalgie et amertume. Le chanteur expose une situation difficile, qui fut celle de nombreux artistes russes qui, pour n’être pas arrêtés, exécutés, afin de protéger leur famille et de pouvoir continuer à cultiver leur art, durent quitter leur pays au prix d’un profond déchirement que le succès et la sécurité ne réussirent jamais à guérir totalement.
 
*
 
Emmanuelle Delattre
 
Quand Paris dansait russe : l’influence des exilés dans l’enseignement de la danse académique (1917-1939)
 
Si la présence de danseurs russes en France n’est pas un phénomène nouveau, elle s’intensifie avec l’amélioration des conditions de voyage dans la seconde moitié du XIXe siècle et les tournées organisées par Diaghilev à Paris entre 1909 et 1929. Les événements politiques de 1905 puis ceux de 1917 accélèrent l’émigration de nombreux russes dont des danseurs qui, attirés par la renommée de la capitale parisienne en matière d’art, s’installent durablement à Paris par choix ou par nécessité. Alors que ces réfugiés ne sont pas toujours accueillis de façon favorable par la population française, l’intégration sociale et culturelle des danseurs russes présente un autre visage que celle des autres exilés. Au XIXe siècle, l’invitation à l’Opéra de Paris de danseuses russes comme Tatiana Smirnova en 1844 ou Martha Mouravieva entre 1863 et 1864 avait déclenché des querelles de nature nationaliste sur la question de la légitimité des étrangères sur la scène de l’Académie de musique. Au contraire, après la Révolution de 1917, la présence d’artistes russes comme Ida Rubinstein en 1919 ou celle d’Anna Pavlova en 1921 ne relance pas de telles polémiques et nourrit de nouvelles expériences en danse. Si les rencontres ou les échanges sur scène sont déjà connus, la question de la formation, moins visible que les performances scéniques, restent à examiner. De nouveaux lieux de formation émergent dans la capitale comme le studio d’Alexander Volinine et de nouvelles tentatives ont lieu comme celle de Bronislava Nijinska à l’École de danse de l’Opéra. Ces nouvelles expériences révèlent à la fois un des aspects de la présence russe dans la capitale et la transformation de la pratique et de l’enseignement de la danse à Paris dans l’Entre-deux-guerres.
 

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