vol. 9. Les collections d’instruments de musique (2e partie)

Secrétaire de rédaction scientifique: 
Date de création: 
04/2007

I. LES COLLECTIONS D’INSTRUMENTS DE MUSIQUE (2e partie)

  • Beryl KENYON DE PASCUAL, Infante Gabriel de Borbón y Sajonia (1752-1788) and his musical instruments.
  • Cristina BORDAS IBÁÑEZ, La collection Barbieri de Madrid.
  • Joseph SCHEPEREEL, Michel’angelo Lambertini (1862-1920), pionnier de l’organologie au Portugal.
  • Ignace DE KEYSER, Les collectionneurs belges au XIXe et au début du XXe siècle.
  • Elizabeth WELLS, The Donaldson Collection in the Royal College of Music Museum of Instruments, London.
  • Kathryn L. LIBIN, The Instrument Collection of Bishop James Henry Darlington at Vassar College.
  • Bradley STRAUCHEN-SCHERER and Arnold MYERS, A Manufacturer’s Museum : The Collection of Boosey & Hawkes.
  • Aurélia DOMARADZKA BARBIER, Une collection familiale d’instruments de berger. Le cas d’un patrimoine des Carpates.

II. NOTES ET DOCUMENTS

  • Douglas MACMILLAN, The history of the recorder 1800-1905.
  • Nicolas SOUTHON, La villa Wahnfried : un wagnérisme entre collection et « muséification ».
  • Gabriella ASARO, Le violon du diable. Quand le démon de la danse jouait du violon.
  • Brigitte DEVAUX et Nicole LALLEMENT, Inventaire des tableaux à sujets musicaux du XVIe et du XVIIe siècle au musée du château de Versailles.

III. CHRONIQUE

  • Cristina BORDAZ IBÁÑEZ, VII Festival internacional de música de tecla española " Diego Fernández " Mojácar, Vera (Almería, Espagne), 11-17 octobre 2006.
  • Cristina GHIRARDINI, Musica iconography in the XXI century. Mapping European Art for the Context and Meaning, Ravenne, Dipartimento di Storie e Metodi per la Conservazione dei beni Culturali, 7-10 juin 2006.

IV. RECENSIONS ET NOUVELLES PUBLICATIONS

  • Jean-Michel NECTOUX, Harmonie en bleu et or. Debussy. La musique et les arts, Paris, Fayard, 2005, par Florence Gétreau.
  • Joël DUGOT (dir.), Les luths (Occident). Catalogue des collections du Musée de la musique (vol. 1), Paris, Cité de la musique, 2006, par Friedemann Hellwig.
  • Zoltán G. SZABÓ, A duda, A Néprajzi Múzeum Tárgykatalógusai 9. / The Bagpipe, Catalogues of the Museum of Ethnography 9., Néprajzi Múzeum, 2004, par Jean Jeltsch.
  • Conny RESTLE, Heike FRICKE (ed.), Faszination Klarinette, Munich, Berlin, Londres, New York, Prestel, 2004, par Jean Jeltsch.

V. BIOGRAPHIES, RÉSUMÉS

Résumés et abstracts: 

Beryl Kenyon de Pascual, Infante Gabriel de Borbón y Sajonia (1752-1788) and his musical instruments.

L’infant Gabriel était un prince caractéristique du Siècle des lumières, possédant un large éventail d’intérêts culturels et scientifiques. C’était un musicien passionné, ayant une bonne maîtrise à la fois des instruments à claviers comme des instruments à cordes et cultivant des liens étroits avec le compositeur Padre Antonio Soler. Bien qu’ils n’aient pas été destinés à créer une véritable collection, ces nombreux et variés instruments acquis durant la vie de l’infant en forment une de facto. Des renseignements sur cette collection se trouvent aux Archives du Palais royal de Madrid, y compris l’inventaire après décès des biens de l’infant.

Cristina Bordas Ibáñez, La collection Barbieri de Madrid.

Francisco Asenjo Barbieri (Madrid, 1823-1894) est considéré aujourd’hui comme l’un des pères de la musicologie en Espagne. Seules dix-neuf pièces de sa collection sont conservées, achetées en 1902 par Mahillon pour le Musée des Instruments de Musique de Bruxelles, auxquelles s’ajoutent une harpe baroque (aujourd’hui au Museo Nacional de Antropología) et une bandurria appartenant à ses héritiers actuels. L’étude de la collection Barbieri permet d’approfondir les relations entre érudits et collectionneurs européens dans la seconde moitié du xix e siècle, en particulier les liens existants entre musicologues belges (Gevaert, Vander Straeten, Mahillon) et espagnols (Eslava, Soriano Fuertes, Barbieri, Pedrell). Cet article présente Barbieri comme collectionneur d’instruments, traite de ses contacts avec les autres musiciens et collectionneurs de son entourage, tout en faisant état des pièces de sa collection conservées aujourd’hui. De nouveaux renseignements et une large bibliographie portant sur la liraceli de Truchado figurent en fin d’article.

Joseph Scherpereel, Michel’angelo Lambertini (1862-1920), pionnier de l’organologie au Portugal.

Pour Lambertini, musicien et musicologue polyvalent, l’organologie est la passion dominante et le projet de sa vie sera la création d’un musée instrumental à Lisbonne. Dans ce but, il rassemble une documentation extraordinairement riche qui lui sert de base pour une divulgation de cette science encore jeune dans sa revue A Arte Musical et dans divers opuscules dont l’un révèle l’existence d’une industrie instrumentale portugaise ancienne. Comme en témoigne une importante correspondance inédite, Lambertini établit des échanges fructueux avec Mahillon, Cesbron, Bergmans, Grillet, Cerne, de Wit et Snoeck. Il visite les musées européens pouvant lui servir de modèles et collectionne puis collecte un certain nombre d’instruments « de tous âges et provenances » destinés à son futur musée. Celui-ci n’a pu être créé qu’en 1994, suite à une véritable odyssée dont il rapporte les péripéties initiales.

Ignace De Keyser, Les collectionneurs belges au XIXe et début du XXe siècle.

Quelque 120 collectionneurs d’instruments de musique belges étaient actifs à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Parmi eux se trouvaient des musiciens, des amateurs éclairés, des peintres et sculpteurs, le roi Léopold II lui-même, sans oublier deux émigrés de renom, Auguste Tolbecque et Adolphe Sax. Cependant, les plus importants étaient trois « organologues » : César Snoeck (1834-1898), François-Joseph Fétis (1784-1871) et Victor Mahillon (1841-1924). Des collectionneurs belges furent présents aux différentes Loan Exhibitions à Londres et aux expositions internationales en France et en Belgique ayant une section d’instruments de musique anciens. L’engagement économique de la Belgique dans le Proche et l’Extrême Orient et l’aventure coloniale du roi Léopold II n’ouvraient pas seulement de nouveaux marchés pour les produits de l’industrie belge, mais poussaient certains colons à donner des instruments de musique « exotiques », notamment au Musée Instrumental de Bruxelles et au musée du Congo à Tervuren.

Elizabeth Wells, The Donaldson Collection in the Royal College of Music Museum of Instruments, London.

En 1894, George Donaldson fit don de son exceptionnelle collection d’instruments, de musique, de peintures et de sculptures au rcm sous forme d’un musée de style Renaissance. Quelque temps plus tard, il fit don d’autres instruments et proposa de créer un musée de plus grande ambition pour accueillir : « […] la plus belle collection musicale d’Europe ». Peu de choses ont été jusqu’ici publiées sur l’histoire de cette collection et sur son fondateur. Cet article, qui s’appuie sur des sources d’archives réunies depuis 1964, et sur une biographie de Donaldson publiée à compte d’auteur (1983), passe en revue les circonstances qui conduisirent à ce don, la conception du musée, la réception de la collection à son époque ainsi que sa signification aujourd’hui. Les objectifs et les goûts de Donaldson sont discutés tout comme l’histoire ultérieure de la collection, y compris les détériorations et les pertes (1938-1963), le réaménagement (1970) et la documentation. La liste des instruments conservés (Annexe 1), celle des instruments prêtés, puis vendus plus tard (Annexe 2), sont suivies d’une sélection d’ouvrages portant sur les instruments et l’actuel musée (Annexe 3).

Kathryn L. Libin, The Instrument Collection of Bishop James Henry Darlington at Vassar College.

Les instruments de musique rassemblés par l’évêque James Henry Darlington à la fin du XIXe siècle reflètent les goûts et les intérêts d’un érudit doué d’une grande curiosité intellectuelle, mais aussi religieuse, musicale et humaine. Darlington cultiva la musique comme un aspect essentiel de sa vie spirituelle, et son attrait pour les instruments de musique fut une façon d’aborder l’histoire et de créer un esprit communautaire ; sa collection ne comporte pas de trésors artistiques, ou d’unica, mais plutôt des typica de la vie courante. Lorsque sa collection entra au Vassar College après sa mort, les instruments furent accueillis comme des objets de valeur dans une « bibliothèque vivante » au sein du département de la Musique de l’université, et constituèrent une partie intégrante de sa mission éducative. Si la valeur de cette collection a été discutée dans les années 1950, elle est toujours reconnue aujourd’hui, bénéficiant d’un respect et d’un intérêt renouvelés.

Arnold Myers and Bradley Strauchen-Scherer, A Manufacturer’s Museum : The Collection of Boosey & Hawkes.

Ce n’est pas un hasard si David James Blaikley, le brillant directeur et chercheur de Boosey & Company, constitua une large collection à caractère muséal en 1876 dans l’usine d’instruments à vent à Londres, près de Marble Arch. Le premier témoignage sur l’importance de la collection est constitué par le prêt substantiel accordé lors de la Royal Military Exhibition qui se tint à Londres en 1890. Les archives de la société montrent qu’à partir de 1905, la collection d’instruments historiques et peu communs était considérée dans l’entreprise comme un musée. Après la fusion avec Hawkes and Son en 1930, le musée fut réaménagé dans l’usine spacieuse d’Edgware, au nord de Londres, et la collection fut utilisée dans les documents publicitaires comme preuve des ressources de l’entreprise en matière d’innovation instrumentale. Par la suite, la collection du musée, qui se monta à quelque 400 pièces, fut transférée à son siège définitif, le Horniman Museum. Cet article décrit le contenu de la collection, discute du rôle d’un musée au sein d’une entreprise et examine qu’elle peut être la valeur d’une collection historique pour la conception d’instruments destinés à une production commerciale.

Aurélia Domaradzka-Barbier, Une collection familiale d’instruments de berger. Le cas d’un patrimoine des Carpates.

En Europe Centrale, sur un petit territoire isolé du Beskide silésien faisant partie des Carpates polonaises, se trouve le village d’Istebna. Zuzanna Kawulok, musicienne-poétesse estimée de tous, expose dans la pièce la plus ancienne de sa maison des aérophones qu’elle a hérités de son père Jan (1899-1976), célèbre instrumentiste et facteur d’instruments. Symbole de l’attachement fort de ce peuple à ses origines, ces instruments fonctionnels, construits sur le principe de piszczalka, sont liés à l’histoire de la vie pastorale locale. Cette collection privée d’instruments de musique traditionnels valorise à sa façon le patrimoine des Carpates, en particulier celui du montagnard silésien.

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