L’orchestre de l’Opéra de Paris à travers le cas de Robert le diable de Meyerbeer (1831-­1864)

Emmanuel HERVE

La singularité de l'orchestre de l'Opéra apparaît dès ses origines en raison de la précoce institutionnalisation et professionnalisation des musiciens avec la création de l'Académie de musique sous Louis XIV. Pourtant, l'étude de cette composante essentielle du spectacle lyrique a été négligée par les musicologues. C'est pourquoi, cet ouvrage se propose d'étudier l'orchestre de l'Académie de musique à travers le cas de Robert le diable (1831) de Giacomo Meyerbeer (1791-1864), œuvre contribuant à l'affirmation du genre du grand opéra des années 1830. Robert le diable fut aussi l'un des titres les plus représentés dans le répertoire de l'opéra français romantique et dont la diffusion hors de France fut sans précédent. Cette exploration de l'orchestre est ainsi envisagée selon une double définition sémantique.

D’une part, l’orchestre est considéré comme une corporation d’instrumentistes, ce qui amène à interroger les domaines institutionnels, économiques et sociaux qui lui sont propres. Il s’agit donc d’examiner l’orchestre à l’époque de Robert le diable comme une entité à l’intérieur même de l’institution théâtrale de l’Académie de musique. Les sources d’archives de l’Opéra de Paris, inexploitées en ce qui concerne l’orchestre, permettent de mettre en lumière les caractéristiques du métier de musicien qui se révèlent fortement hiérarchisées et réglementées (formation, conditions d’engagement et d’exercice, salaires). Cette approche institutionnelle de l’orchestre aborde également des problématiques spécifiques à la musique et à la pratique musicale : le déroulement des répétitions, la disposition spatiale des musiciens et du chef d’orchestre, la facture instrumentale, le diapason, la sonorité de l’orchestre. Ces différents domaines d’études sont indissociables de l’évolution du répertoire à l’époque de l’opéra de Meyerbeer.

En tant que corps sonnant, d’autre part, l’étude de l’orchestre se recentre sur l’instrumentarium et les techniques d’orchestration de Robert le diable qui, selon les commentaires d’Hector Berlioz, constitue « l’une des principales causes du succès prodigieux de cette musique ». Cette approche analytique offre la possibilité de cerner, d’une part les spécificités musicales d’une oeuvre représentative du répertoire de l’opéra français romantique, et d’autre part les procédés stylistiques de Meyerbeer qui par certains aspects préfigurent les drames verdiens et wagnériens. Enfin, cette étude repense les relations et les rapports d’influences entre l’orchestre de l’Opéra et celui de Robert le diable. La singularité de l’orchestre de l’Académie de musique est ainsi mise en perspective avec l’apport de l’orchestre meyerbeerien et inversement. Dans ces deux mouvements combinatoires, certaines innovations en matière instrumentale ont conditionné et influencé le répertoire du grand opéra.

Cet ouvrage est issu de la thèse de doctorat en musicologie d'Emmanuel Hervé, réalisée sous la direction d'Alessandro Di Profio et de Damien Colas à l'université François Rabelais de Tours et dans le cadre de l'IRPMF.

Date de parution: 
01/2012
Editeur(s): 
Pesaro, Fondazione Rossini
nombre de pages: 
390

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